dimanche 7 mai 2017

En classe avec les 6-12 ans I: les spécificités des 6-12

A 6 ans, la perte de la première dent...

Suite à plusieurs demandes d'enseignants du primaire en système classique, je voudrais commencer une nouvelle série d'articles sur l'enfant de 6-12 ans et la classe 6-12,  avant de continuer à partager sur le matériel.
En effet, avec l'engouement pour la pédagogie Montessori et la grande visibilité du travail de Céline Alvarez sur le net, beaucoup de personnes se contentent de transposer la pédagogie 3-6 ans au primaire, voire au collège et se trouvent en difficulté.
Car si la pédagogie 3-6 ans marche si bien, c'est qu'elle est parfaitement adaptée aux besoins des 3-6 ans. Mais après 6 ans, l'enfant entre dans un autre plan de développement: ses besoins changent, la pédagogie aussi.
On entend souvent des gens dire "La pédagogie Montessori, c'est très bien en maternelle, au primaire, ce n'est plus adapté."
La plupart des personnes qui s'expriment ainsi parlent sans connaître cette pédagogie et surtout guidées par cette idée que "la liberté, c'est bien, mais il va falloir qu'ils apprennent les règles et qu'ils suivent le programme!" Pourtant elles n'ont pas absolument tort: vouloir continuer en 6-12 en faisant la même chose qu'en 3-6 n'est pas adapté à l'enfant.



Les 4 plans de développement

Depuis sa naissance, et même sa conception, l'enfant est dans un plan de développement tout entier centré sur la construction de soi à partir de son vécu sensoriel.
Maria Montessori disait qu'entre la conception et 6 ans, l'enfant passe par 3 stades embryonnaires.

Pendant tout le temps qu'il passe dans le ventre de sa mère, il construit les caractéristiques physiques qui font de lui un représentant de l'espèce humaine. C'est le premier stade.

Dans un deuxième temps, entre la naissance et 3 ans, elle parle "d'embryon spirituel" car pendant toute cette période, l'enfant pose les fondations de sa personnalité au travers de la conquête de la marche, l'exploration de son environnement immédiat et l'acquisition du langage. A 3 ans, il a pris de la distance par rapport à sa figure d'attachement, il peut s'éloigner, faire ses expériences propres, il peut différer (un peu) la satisfaction de ses besoins, il sait dire "JE".

0-3 ans: la conquête motrice


Il peut alors entrer dans sa 3ème phase embryonnaire: il est "l'embryon social". Graduellement, à son rythme il entre en contact avec les autres et avec sa culture. Il en acquiert les codes sociaux, il peut aller à la rencontre des autres et former la "communauté enfantine" au sein d'une classe 3-6 ans.
Pendant ces 6 années, l'enfant peut compter sur son esprit absorbant et sur les périodes sensibles pour se construire lui-même avec l'aide de son environnement. A 6 ans, il termine son premier plan de développement il est un "nouveau-né social".

3-6: découvrir l'environnement proche avec tous ses sens


Une nouvelle période de développement, de 6 ans elle-aussi va s'ouvrir pour lui, celle de l'enfance proprement dite. Par rapport aux 6 années de la petite enfance, c'est un période plus calme, mais pleine d'intérêt. C'est un âge crucial pour poser les bases de nombreux apprentissages académiques, ce que Maria Montessori appelait "semer des graines de savoir".


6-12 ans: l'âge du grand effort intellectuel


Ensuite, à 12 ans, l'enfant disparaît pour entrer dans une nouvelle période intense comme celle du 0-6 ans. Ce n'est plus l'embryon de l'enfant qui se développe, mais l'embryon de l'adulte, autrement-dit l'adolescence (12-18 ans). L'étymologie de ce mot est intéressante puisqu'il vient du verbe qui signifie "grandir, se développer", avec le suffixe -scen- qui indique un processus en train de s'accomplir (que vous retrouvez dans "phosphorescent", "pubescent"...). Le participe de ce verbe, "adultus" a donné le mot "adulte" qui signifie littéralement "celui qui a fini de se développer." La période 12-18 ans constitue donc le 3ème plan de développement.

12-18: l'âge des discussions sur le monde et la société


Entre 18 et 24 ans, une dernière période calme comme le 6-12 ans, la maturité, permet à l'adulte nouveau né de terminer sa formation initiale. C'est le 4ème plan de développement.

 Du plan 0-6 ans au plan 6-12 ans


L'enfant d'âge primaire ne fonctionne donc plus comme l'enfant de maternelle et il faut en tenir compte.

De l'esprit absorbant à l'esprit comprenant

Pendant la période 3-6 ans, il découvrait le monde grâce à son esprit absorbant. Il absorbait, faisait sien, tout ce qui appartenait à sa sphère de vie. Il était avide d'apprendre les gestes de son autonomie, connaître le nom de tout ce qui l'entourait.
L'enfant de 6-12 ans, lui, est doté d'un esprit "comprenant", cela ne le rend pas moins avide d'apprendre, bien au contraire, mais il lui faut autre chose. Il a besoin de connaître les causes, le passé, de comprendre, de faire du lien.
Avec un enfant de 3-6 ans, quand vous allez donner le nom de l'ellipsoïde, il sera avide de mémoriser ce mot nouveau comme une pépite dont le nom résonnera agréablement à son oreille. Ce ne ne lui sera pas plus étrange qu'"hirondelle", "cube" ou "courgette" car il est dans une période de réceptivité au vocabulaire. Il suffit de lui donner le mot associé au volume qu'il peut voir et toucher sans autre explication.
L'enfant de 6-12 ans a passé cette période, il a acquis du vocabulaire et s'intéresse beaucoup moins aux mots en tant que tels. S'il n'a pas appris "ellipsoïde", ce mot sonnera bizarrement à son oreille. Mais si vous lui expliquez l'étymologie de ce mot, que vous lui montrez l'ellipse, alors, son esprit s'éveillera et il pourra le retenir bien plus facilement.
Par cet exemple, vous pouvez saisir la différence entre l'esprit absorbant et l'esprit comprenant.

De la construction de la personnalité à la construction du rapport à l'autre

En 3-6 ans, l'enfant construit sa personnalité. C'est un lent processus, comme une chenille qui se transforme en papillon. Pour réaliser cette maturation, l'enfant, au contraire de la chrysalide a besoin de bouger, d'interagir avec son environnement. Comme la chrysalide, c'est un processus individuel. L'enfant travaille pour lui, même s'il interagit avec les autres. L'essentiel de son travail est individuel.
Quand l'enfant arrive à la fin de cette période, Maria Montessori l'appelle "le nouveau-né social", il est prêt pour vivre pleinement en interaction avec les autres, nouer des liens qui vont prendre une place de plus en plus importante dans sa vie par rapport à celle de sa famille qui était jusque-là le centre de gravité de sa vie.
Et on le voit dès la classe 3-6 ans. En effet, la transition entre les 2 périodes n'est pas nette. Elle n'arrive pas d'un coup le jour des 6 ans! Dans une classe 3-6 ans, nous voyons progressivement les enfants de 5 ans / 5 ans et demi devenir de plus en plus capable de travailler ensemble à un même projet et en avoir de plus en plus besoin.
En 6-12 ans, c'est encore plus net: l'enfant a vraiment besoin de ses pairs pour découvrir. Quand les enfants peuvent découvrir, manipuler, réfléchir ensemble, la portée de leur travail est bien plus grande que lorsqu'ils le font seuls. Penser une classe 6-12 comme une juxtaposition d'enfants travaillant chacun dans leur coin leur matériel est un non-sens. Il faut présenter collectivement et laisser aux enfants la possibilité de travailler ensemble.

travailler en groupe sur un projet


De la construction du sens social à la construction du sens de la justice.

Ce besoin d'être en contact avec les autres n'est pas seulement lié à l'apprentissage scolaire. Après la patiente construction de son sens social entre 3 et 6 ans, l'enfant doit bien sûr multiplier les occasions d'entrer en relation avec l'autre pour développer les compétences sociales qu'il porte en germe.
Mais dans ce deuxième temps, plus que l'apprentissage des règles du vivre ensemble de base (du type politesse, usages sociaux) qu'il a acquises en 3-6 ans, c'est le sens de la justice qui va pouvoir se mettre en place au travers des interactions qui se jouent dans la classe et dans la famille.
Dans la période 3-6 ans, l'enfant est a-moral, c'est-à-dire qu'il va calquer son comportement sur un modèle qu'on lui aura montré comme bon et qu'il essayera d'appliquer sans se poser de question.  C'est assez flagrant quand vous observez certains bouts de choux de 4 ou 5 ans qui, avec leur nounours ou leur poupée,  reproduisent mot à mot et avec l'intonation les conseils et réprimandes reçus de leurs parents...
L'enfant de 6-12 est toujours sensible aux modèles qu'on lui donne, mais lui se pose des questions, il cherche ce qui est juste ou non. Il construit ses valeurs et repères moraux qui lui permettront d'agir, non pas en reproduisant un modèle mais en confrontant les diverses possibilités d'agir à des principes et en choisissant d'après eux.
Evidemment, cela prend du temps. Le sens de l'injustice est parfois très exacerbé et pas toujours pour les bonnes raisons. La notion de justice, souvent d'abord assimilée à une stricte égalité mathématique, va s'affiner pour arriver à comprendre qu'on peut donner parfois plus à certains et que cela est juste.
En se confrontant à ses pairs, l'enfant va travailler ce sens de la justice. C'est l'âge où la "bande" est importante même si les disputes sont nombreuses (justement pour des questions de justice!). Les adultes ont alors le devoir d'être vigilants. C'est à eux de transmettre des valeurs fortes sur lesquels les enfants pourront se construire et à veiller à ce que les relations entre les enfants restent saines.

Du besoin de repères et de stabilité au besoin de découvrir le monde.

Pour les enfants de 3-6 ans, Maria Montessori a prévu "la Maison des Enfants" un lieu où les enfants peuvent se sentir comme chez eux. Tout est adapté à leur taille et à leur force, l'environnement est préparé pour répondre à leurs besoins et ils peuvent trouver satisfaction de tous leurs besoins à l'intérieur de la classe et dans le jardin.
Pour reprendre la métaphore du papillon, la classe 3-6 est une sorte de cocon pour le 3ème stade embryonnaire de du petit-enfant au terme duquel sortira enfin l'enfant. Dans ce cocon, le petit-enfant va trouver des repères rassurants: "chaque chose à sa place, une place pour chaque chose", des rituels, le rythme de la journée rarement modifié par des activités inhabituelles, une sécurité affective et physique...
Mais l'enfant de 6 ans a besoin de sortir du cocon de son ambiance 3-6 ans. C'est un petit conquérant, le papillon veut prendre son envol! 
Bien sûr, il a toujours besoin de repères, de rituels, d'un certain rythme. Mais il est fort et il a une souplesse beaucoup plus grande, il est beaucoup plus capable de s'adapter car ce dont il a besoin c'est de comprendre le monde dans sa totalité. Celui dans lequel il vit, mais également le monde du lointain passé, que ce soit celui des français pendant la 2ème guerre mondiale, des Romains, ou l'époque où la Terre n'existait même pas encore! La vie de la coccinelle qu'il côtoie depuis des années dans le jardin, mais aussi celle de la baleine à bosse, de l'orchidée, du nématode, de la bactérie. Bref, c'est l'Univers entier qu'il faut lui donner pour répondre à sa faim de savoir, aiguisée par son esprit comprenant. Et la robustesse physique qui le caractérise va lui en donner les moyens.

Un corps bâti pour la marche et la course


Pour cela, Maria Montessori a prévu une programme sur mesure qu'elle appelle "éducation cosmique", notamment pour insister sur la globalité des apprentissages. Mais elle a prévu que les murs de la classe devraient pouvoir s'ouvrir au maximum. Les enfants doivent pouvoir aller à la rencontre du monde au delà de la classe et du jardin, le découvrir de leurs yeux, en le parcourant sur leurs jambes.
L'éducateur 6-12 doit permettre aux enfant d'aller à la rencontre du monde et permettre au monde de rentrer dans la classe pour y être étudié dans sa globalité et non pas saucissonné en tranches de savoir parcellaire. Symboliquement, en 6-12, les murs de la classe tombent pour offrir le monde aux enfants.

aller à la rencontre du monde



Voilà pour ce premier billet consacré aux 6-12 ans. Dans le prochain billet, je développerai la notion d'éducation cosmique puis dans le troisième billet, j'aborderai les moyens de proposer un fonctionnement plus montessorien au sein d'une classe primaire classique.
J'espère que ce premier billet donnera déjà des éléments et des pistes pour adapter vos pratiques. A très bientôt pour la suite!

21 commentaires:

  1. Un nouveau merci pour ces billets, toujours aussi intéressants ! :)
    J'ai bien noté que cette série vise à répondre à des demandes d'enseignants, mais cela me titille de poser des questions concernant l'ief, questions que je me pose depuis que mon aîné entre dans cette fameuse période du 6-12 :
    - comment offrir des moments d'apprentissages en commun avec d'autres à son enfant lorsque l'on est en ief ?
    - comment offrir à des enfants d'âges différents, au sein d'une fratrie, des ambiances correspondant à leurs âges respectifs ?
    Ce sont les 2 limites que je vois actuellement à l'éducation Montessori à la maison... En 3-6, avec un "grand" et un bébé, cela était bien facile à gérer. Maintenant, avec un 7 ans et une 3,5 ans, les choses se compliquent et l'organisation que nous avons ne me satisfait pas tellement (une pièce commune où nous travaillons ensemble le matin)...
    Votre point de vue m'intéresse : pensez-vous que l'on puisse faire l'ief en Montessori avec des enfants de cette tranche d'âge ?

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    1. Bonjour Marina (et Edith),
      Plus le temps passe et plus je pense que l'on passe à côté de beaucoup de choses du 6-12 Montessori quand on le pratique en IEF. Je l'ai particulièrement perçu lorsque nous sommes retournés en IEF pour Pauline alors qu'elle avait passé 2 ans dans la classe 6-12. Elle me disait très souvent qu'elle adorait apprendre avec le matériel, qu'elle appréciait le fait d'être avec moi mais qu'il lui était difficile de le faire en étant seule.

      Je ne dis pas pour autant qu'il ne faut pas faire d'IEF en 6-12 avec Montessori, mais il faut savoir qu'on n'a pas les conditions optimales pour le faire. Pour contrer le handicap de l'IEF, on peut néanmoins envisager plusieurs choses:
      - Au sein de l'espace de travail à la maison, avoir un espace dédié à la culture pour le 6-12 bien fourni qui permette à l'enfant d'approfondir, de mener ses projets, brefs, de travailler selon l'éducation cosmique. C'est un des points qui permet à l'enfant de garder son envie d'apprendre, de découvrir.

      - Trouver un groupe d'enfants à peu près du même âge, en IEF ou non et organiser avec eux des ateliers qui vont reprendre les principaux thèmes de l'éducation cosmique. L'adulte ouvre chaque séance par une présentation plus ou moins longue puis les enfants approfondissent selon leur envie, décident de se lancer dans l'étude d'un point qui a retenu leur attention et prennent le temps de creuser jusqu'à produire un document (affiche, lapbook, compte-rendu, maquette...). Pour ce genre d'atelier 1 fois par mois est un minimum. Une fois par semaine est idéal.
      - Encourager l'enfant à faire de "grandes choses" selon son envie: préparer un repas en autonomie (cela peut démarrer par le choix du menu, le budget puis les courses, la confection en elle-même), préparer une sortie dans la nature à l'aide de cartes puis la réaliser, préparer une sortie dans un musée (chercher les horaires, les tarifs, repérer les ateliers/expos intéressantes, chercher comment s'y rendre...), l'accompagner dans ses envies d'acquérir des nouvelles techniques artisanales/technologiques/artistiques (trouver des ouvrages, des personnes ressources, des cours, encourager la pratique...).
      - Valoriser le savoir-faire du plus grand par rapport au plus petit (sans le rendre responsable pour autant) en lui permettant d'aider le plus jeune, de lui transmettre ce qu'il sait ou de faire une présentation.
      - Permettre au plus grand de faire des choses sans le plus petit.

      Le fait d'avoir un seul espace de travail ne me semble pas du tout un problème. C'est important que l'aîné puisse avoir une zone réservée pour du matériel ou des documents spécifiques. Pour le petit, voir travailler l'aîné peut lui donner une bonne idée de ce qu'il arrivera à faire plus tard, cela peut le motiver (à nuancer avec des enfants perfectionnistes et anxieux qui peuvent avoir l'impression qu'ils n'arriveront jamais à faire des choses aussi difficiles.)

      Si je n'ai pas été assez claire sur un point ou s'il vous reste des interrogations, n'hésitez pas.

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    2. Merci pour cette longue réponse et ces pistes très intéressantes !

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  2. Ma situation est la même que celle de Marina, alors je suis les réponses avec attention, et j'attends impatiemment la suite de la série !!! Merci pour ces développements très intéressants !

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  3. Merci beaucoup pour cet article et par avance pour les suivants. Cela m'éclaire déjà sur certaines difficultés que je rencontre en classe...

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  4. Merci beaucoup ! j'attends également la suite avec impatience (IEF aussi)

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  5. Bonjour Marina et bonjour Marie-Helene,
    Je suis très intéressée par ce thème d'article et par l'échange ci-dessus. J'ai moi même un grand de 8 ans, un deuxième de bientôt 6 ans et une petite de 3 ans et demi. J'essaye d'organiser des ateliers Montessori pour mon grand, afin qu'il soit avec des plus grands mais pour l'instant je n'ai pas trouvé de formules idéales, car les enfants de notre entourage IEF ne sont pas "Montessoriens"...
    Marie-Helene, quand vous parlez d'un endroit spécial pour les plus grands, il s'agit de livres documentaires sur tous les sujets qui peuvent les intéresser? Ou autre chose que des livres ou encyclopédies?
    Quand nous sommes en "classe" tous ensemble, je vais souvent vers mon grand à sa demande et aussi car c'est passionnnant d'échanger avec lui , je sens vraiment cet esprit comprenant. Mais est ce un frein à l'appropriation du matériel?
    Je me réjouis de lire là suites des articles, peut être vais-je trouver une formule pour mes rencontre IEF..
    Et un grand merci pour ces articles toujours passionnant, ils me permettent de me remettre en question.
    Belle journée,
    Melanie

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  6. Cet article et les commentaires qui en découlent me sont bien familiers ! J'instruis en famille nos deux garçons de 6 ans 1/2 et 2 ans 1/2. Ce n'est vraiment pas chose aisée que de trouver comment apporter les bonnes clés à ces deux petits êtres qui en sont à des stades d'apprentissages et des besoins si différents. J'avoue qu'en ce moment c'est un vrai casse-tête pour moi. J'aimerais aussi en savoir plus sur le coin "spécial plus grand" dont vous parlez.
    Merci pour le partage que vous apportez via vos deux blogs où je vais régulièrement me ressourcer ;-)

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    1. Bonjour Mel et Amélie,
      Le coin dédié pour les grands, c'est bien sûr une solide bibliothèque documentaire (et aussi de beaux romans) mais c'est aussi du matériel de culture, du matériel d'expériences ainsi que des fournitures pour que les enfants puissent construire des maquettes, des dioramas, faire des panneaux, des lapbooks, mais aussi de quoi pratiquer l'artisanat. Il devrait toujours y avoir un petit stock de base et l'enfant sait qu'il peut indiquer à l'adulte les matériaux dont il pourrait avoir besoin pour un projet afin qu'une solution soit rapidement trouvée.

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    2. Merci pour votre réponse. Est-il important que tout le materiel soit centralisé dans un seul coin? Chez nous, il y a différents endroits: la bibliothèque au salon, l'armoire à materiel de construction et bricolages à côté de notre "classe". Je pense aménager un coin artisanat aussi.
      Melanie

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    3. Ce qui importe surtout, c'est de veiller à ce que ce soit pratique pour l'enfant. Si vous sentez qu'après une présentation de matériel de culture, son envie d'approfondir un sujet qui l'intéresse n'aboutit pas parce que les livres ne sont pas sous la main, si l'enfant ne peut pas facilement faire le lien entre l'espace documentaire et le matériel Montessori, ça peut freiner son élan naturel. Dans ce cas, ça devient problématique et il faut réfléchir à une autre organisation.
      Si tout va bien comme cela, alors il n'est pas nécessaire de tout changer. Observation, observation et encore observation... ;-)

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    4. Oui je comprends, merci. Merci vraiment pour tous ces précieux conseils!

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  7. Merci ! J'attends impatiemment les autres billets !

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  8. Bonjour Marie-Hélène, un grand merci pour cet article passionnant qui a répondu à mes questions du moment (et mes difficultés). Bonne continuation!

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  9. Bonjour,
    Merci beaucoup pour ce billet ! Comme plusieurs mamans, je suis en IEF, avec 2 enfants entre 6 et 12 ans et une plus petite. Vos conseils me sont très précieux et j'en ai déjà posés quelques-uns.
    J'aime beaucoup ce "récapitulatif" d'ambiance pour les 6-12 ans. J'ai bien senti que le travail en groupe était très important à partir de ces âges.
    Merci pour tous ces conseils et vivement les prochains !
    Belle journée

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  10. Merci beaucoup pour ces précieuses informations. Quand pensez vous pouvoir diffuser vos 2 autres billets?
    Merci d'avance

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  11. Bonjour Marie-Helene,
    Je viens de relire votre article et un passage m’interpelle. Voues expliquez qu’en 6-12, les enfants travaillent à plusieurs, et qu’il est nécessaire de les laisser travailler ensemble. Je reviens de formation à la Source et notre formatrice a encore insisté sur l’importance que l’enfant travaille seul sur le matériel car rien ne doit lui être expliqué par un autre enfant (ou par l’adulte car le matériel est suffisamment abouti pour cela) et que lui seul doit découvrir et s’appropirer le matériel. 2 enfants ne peuvent pas, d’après elle, travailler ensemble sur une même activité car la compréhension doit se faire de manière individuelle et que c’est impossible que plusieurs enfants en soient au même niveau de découverte sur un même matériel. Qu’en pensez-vous? Est- ce qu’el le travail à plusieurs peut être envisagé uniquement dans les matières parallèles?
    Melanie

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    1. Bonjour Mélanie,
      Ce que vous dites est malheureusement un des points pour lesquels j'ai pris mes distances avec La Source. Il ne suffit pas de juste montrer la manipulation du matériel.
      C'était déjà quelque chose qui m'avait beaucoup heurté lorsque je me suis formée, qu'il n'y ait aucun cours théorique concernant le plan de développement 6-12 ans et qu'Yvette réponde à ma question en soutenant que l'enfant de 6-12 doit travailler individuellement comme celui de 3-6 alors que cela contredit tout ce qui se trouve dans les écrits de Maria Montessori.
      Le problème est qu'Yvette a des idées personnelles sur l'école et sur le groupe qu'elle transmet comme si c'était ce qu'elle a reçu de sa formation montessorienne et que ce sont ces idées qui sont transmises par les personnes qui reprennent le centre de formation après elle.
      Dans toute formation réellement montessorienne, on passe beaucoup de temps à expliquer les différences des plans de développement qui sont vraiment très éclairantes pour comprendre les besoins des enfants et y répondre avec justesse.
      J'ai eu la chance d'avoir une longue et belle discussion sur ce sujet avec Hadrien Roche en 2011, ce qui m'a permis de suivre mon intuition avec les 6-12 et de ne pas les contraindre au travail individuel.
      Les résultats m'ont véritablement convaincus et ce d'autant que je les ai partagés avec d'autres personnes, formées elles aussi à la Source, qui étaient déçues du travail des enfants en 6-12 ans et qui ont vu les enfants complètement changer et s'épanouir dès qu'ils ont pu travailler en groupe quand ils en avaient envie.
      Cette possibilité doit être laissée pour tout type de travail (ce qui n'empêche pas que l'enfant ait envie de travailler seul par moment). Les enfants de 6-12 ans n'ont plus l'Esprit Absorbant. Ils travaillent avec l'Esprit Comprenant et n'ont plus du tout le même rapport au matériel qu'en 3-6. Le matériel n'est qu'un outil qui soutient leur compréhension et dont ils doivent se défaire.
      Et dernière chose: les matières culturelles ne sont en aucun cas des matières "parallèles". Là encore, c'est une erreur fondamentale qui est transmise par rapport à la pédagogie des 6-12 ans. L'Education Cosmique est au cœur même des apprentissages, c'est elle qui lance la dynamique et ouvre au Langage et au Calcul. Mettre ces 2 matières au centre du cursus et la Culture autour, c'est encore un contresens fondamental.
      Il est certain que ce besoin de travail en groupe des 6-12 est très problématique quand on prône l'IEF avec Montessori car c'est évidemment beaucoup plus difficile d'offrir aux 6-12 l'environnement dont ils ont réellement besoin dans ces conditions.
      Désolée si ma réponse vous paraît un peu vive. Ce n'est pas contre vous. Je trouve juste irritant que ces personnes continuent d'amener leurs stagiaires à des propositions qui ne répondent pas aux besoins des enfants en se recommandant de la pédagogie Montessori pour le faire alors que ce n'est pas ce qui est proposé en réalité...

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    2. Bonjour Marie-Hélène
      Je lis vos articles depuis le début et je suis bien contente que vous donniez votre point de vue qui rejoint totalement ma compréhension du plan de développement des 6/12 ans.
      L'observation et la pratique en classe ou en ateliers n'ont fait que confirmer le besoin naturel de travailler en groupe et d'interagir même si, au début, les enfants ont du mal à organiser leurs idées.
      Construire un projet, découvrir ensemble de multiples variantes et les voies différentes pour arriver à un même objectif, s'enrichir les uns des autres c'est tout ce pour quoi j'aime autant le 6/12 ans!
      Merci pour tous ces billets qui sont un vrai bol d'oxygène.

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  12. Merci pour cette réponse détaillée et qui me parle.
    En Ecole à la maison, j’ai pu constater que mes enfants, en grandissant, cherchaient à travailler ensemble sur le matériel qui le permet en fonction de leur niveau respectif. Je me sentais « empêcheuse de tourner en rond ». J’ai aussi lu les différences entre Esprit Absorbant et Esprit comprenant, et ces lectures appuyent ce que j’ai pu constater dans notre classe. C’est pourquoi j’ai été un peu « interpellée » qu’en niveau 6 l’esprit aborbant soit autant mis en avant...
    L’ief en 6-12 a ses limites, j’y réfléchi beaucoup pour mes grands mais je n’ai pas encore de solution parfaite. Pour le moment, j’organise des « ateliers » une fois par semaine, avec des petits groupes de « grands ».
    Concernant les matières « parallèles », ce sont mes mots, je ne suis pas certaine que ce soient les mots de la Source. Mais je prends note de leur caractère central par rapport aux apprentissages de calcul et de langage. C’est une manière de concevoir à laquelle je n’avais pas encore réfléchi...
    Mis à part les livres de Maria Montessori, auriez quelques lectures à conseiller?
    Merci beaucoup pour votre réponse!

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