vendredi 22 septembre 2017

Bilan de notre année d'IEF

Le début de l'année est déjà bien entamé. Il est temps que je vous livre enfin le bilan de cette deuxième et dernière année d'IEF avec Pauline.


Une année de liberté

Nous savions en la commençant que cette année serait la dernière puisqu'il a toujours été prévu et voulu par le papa que les filles aillent au collège.
Etant donné qu'à la fin de l'année précédente, Pauline avait déjà quasiment tous les acquis de CM2 à l'exception de l'orthographe, nous avons abordé l'année de manière très détendue. Même si nous tombions sur un inspecteur complètement opposé à l'IEF, nous ne risquions absolument rien puisque le projet était la re-scolarisation.
Par rapport à notre 1ère année d'IEF, nous avons donc abordé l'année de manière beaucoup plus détendue. Nous avons pris le temps de discuter, Pauline et moi, pour faire le point des ses acquis et des éléments à travailler pour l'entrée en 6ème puis nous avons bâti ensemble les grandes lignes de notre organisation que nous avons adaptée dès que le besoin s'en faisait ressentir pour elle comme pour moi.
Nous nous sommes donc autorisé bien plus de libertés que l'année précédente!
Et nous avons bien fait car nous n'avons même pas été inspectées...



samedi 15 juillet 2017

Stage pour les enseignants: démarrer une ambiance Montessori en cycle II



Comme vous avez pu le voir dans mon premier billet consacré à l'ambiance 6-12 ans, on ne peut pas proposer aux enfants de l'école élémentaire une ambiance similaire à celle prévue pour les 3-6 ans. Cela peut marcher quelques temps, surtout avec des CP, mais très vite, on va s'épuiser car on ira à l'encontre des besoins des enfants si on ne travaille pas autrement.

Beaucoup d'enseignants de système traditionnel qui travaillent en maternelle arrivent plus ou moins facilement à se lancer dans leur classe. L'information sur cette tranche d'âge abonde, les collègues étant de plus en plus nombreux, les échanges de pratiques également et l'offre de formation en 3-6 ans est assez riche quoique inégale.
Mais pour les collègues du primaire, la vague montessorienne est un phénomène qui les attire mais qu'ils n'arrivent pas à mettre en place facilement. Le stress des programme à "tenir", le manque d'informations (ou des informations erronées) sur cette tranche d'âge, l'écart de philosophie entre le système classique et le système montessorien... tout cela fait que les expériences en primaires sont beaucoup moins nombreuses et qu'un certain nombre de ceux qui la tentent ne sont pas satisfaits.

C'est pourquoi j'ai proposé aux membres de l'association Aide moi à faire seul, un module de formation spécifique pour les enseignants de cycle II (désolée pour les collègues en cycle III mais il me semblait plus pertinent de commencer par le cycle II), qui correspondrait au 6-9 ans du cycle Montessorien.
Ce module de formation sur 3 jours n'a pas pour vocation de former à tout le matériel de 6-12 ans mais d'aider à faire une transition entre un fonctionnement classique et une ambiance plus montessorienne en fonction des contextes et des possibilités de chacun. C'est un stage pensé pour  permettre de se mettre en chemin vers un changement de fonctionnement, à son rythme, en essayant de concilier ses besoins.
C'est pourquoi il comporte des temps d'apports théoriques (l'enfant de 6-9 ans et ses besoins, la classe 6-9 montessorienne, le rôle de l'adulte...) mais aussi des temps de réflexion personnelle et d'échange pour dégager les points forts qui vont guider sa propre pratique et réfléchir aux compromis qu'on doit nécessairement faire avant de s'approcher d'une pratique plus montessorienne.
Que vous soyez isolé(e) dans votre école, ou déjà un petit groupe d'enseignants intéressés, que vous accueilliez des enfants qui ont eu un parcours de maternelle déjà montessorien ou non, ce stage s'adapte à votre contexte.



Le module prévoit un temps spécifiquement dédié au français, notamment avec le problème de l'apprentissage de la lecture et les outils de lecture en 6-9 puis des outils de base en grammaire, conjugaison et orthographe. Un temps consacré au calcul permettra de voir comment aborder la numération ainsi que l'addition et la soustraction y compris avec retenue. A chaque fois, les temps d'apports théorique sont suivis de temps de manipulation, réflexion personnelle et échange afin de voir comment utiliser ces outils dans sa classe en fonction de son contexte.

Si ce stage vous intéresse, il se déroulera les 21, 22 et 23 août à l'ancienne école d'Arcisse à Saint Chef, près de Bourgoin-Jallieu dans l'Isère, non loin de Lyon. Il est réservé aux enseignants qui ont ou vont avoir une classe primaire de cycle II.
A l'issue de stage, les personnes qui le souhaitent pourront s'inscrire au module de formation cycle II en 12 dimanches qui permet de voir en détail le matériel de 6-12 ans.
En fonction des demandes, ce module pourra être suivi de réunions d'échanges de pratiques, voire de nouveaux temps courts de formation au cours de l'année scolaire pour vous accompagner dans vos besoins.
Vous pouvez télécharger le programme complet en cliquant sur l'image ci-dessous.

https://drive.google.com/file/d/0B0IHa5bxwbUVOUlfSnVMUkFqNzQ/view?usp=sharing


Si vous êtes intéressé(e), merci de contacter directement l'association Aide moi à faire seul (clic)  à Bourgoin qui gère les inscriptions.
Le coût du stage est de 210€ pour les 3 jours. Le repas de midi est partagé avec ce que chacun amène.
Le nombre de place est limité. Inscription jusqu'au 12 août.
N'hésitez pas à partager avec vos collègues en cycle II.

mardi 11 juillet 2017

Montessori pour les 12-15 ans

Je sais que bon nombre d'entre vous sont très intéressés par la proposition que Maria Montessori a fait pour les 12-15 ans. J'ai promis de vous raconter plus en détail mon expérience au collège des Aiglons, mais en ce moment, je cours trop après le temps pour pouvoir m'y consacrer correctement.
Cependant, les éditions l'Ecole Vivante ont eu la gentillesse de m'envoyer un exemplaire de leur livre "Montessori pour les 12-15 ans" et je prends quelques minutes pour vous en parler.



Françoise Cova-Correa est enseignante de mathématiques en collège et a travaillé au sein du collège Montessori qui s'était ouvert il y a quelques années à Rennes et a malheureusement fermé. Son ouvrage se base sur cet incontournable qu'est "De l'enfant à l'adolescent" de Maria Montessori, ainsi que sur sa propre expérience.
Si vous voulez avoir une bonne vision de ce qu'est Montessori pour les 12-15 ans, cet ouvrage répondra clairement et rapidement à vos questions. L'auteur commence par parler des besoins des adolescents, du rôle de l'adulte puis de la proposition d'établissement scolaire que Maria Montessori avait imaginé pour eux qu'elle appelait les "Erdkinder". Dans la dernière partie, elle expose ce que pourrait être une version allégée de cette proposition (sans internat).

Françoise Cova-Correa n'a pas été formée spécifiquement au 12-15 ans. Elle ne peut donc pas parler en détail de l'enseignement académique montessorien pour cette tranche d'âge. Elle-même a pratiqué une manière de faire qui n'est pas si éloignée de ce que j'ai pu apprendre auprès de Sylvie Coffre, la directrice du collège des Aiglons, qui, elle, a été formée à Hershey.

Pour tous ceux qui se demandent ce qui se passe en Montessori après 12 ans, ce livre reste néanmoins une bonne introduction qui colle bien aux écrits de Maria Montessori. Peut-être son auteur aurait-elle pu se permettre de parler un peu plus en détail de ce qui se vivait dans son collège pour rendre plus vivant le propos. Il reste que c'est un livre qui, en 45 pages, fait un bon tour de la question.
S'il vous intéresse, il vous faut impérativement le commander sur le site de l'éditeur. Il n'est disponible qu'en version digitale.


dimanche 2 juillet 2017

Montessori: une approche de l'humain bien plus que du savoir...

Vous attendiez sans doute un article sur le 12-15 ou même enfin l'article sur l'éducation cosmique. Patience, cela va venir. Aujourd'hui, je voulais publier un article de réflexion commencé il y a un moment maintenant mais que je n'avais pas eu le temps de terminer. Vous y trouverez encore une fois des réflexions sur le rôle de l'adulte, tellement important. Il pourrait être la 3ème partie de la série d'articles que j'avais publiés l'an dernier sur le temps de l'adulte et le temps de l'enfant.

Si vous me suivez sur ma page facebook, vous savez que je suis allée 2 jours en observation dans la classe 6-12 de mon amie Clémence Laloue à l'Ecole Montessori du pays Rochois.

http://www.montessori-pays-rochois.fr/


Ça faisait très longtemps que j'attendais ce moment et que je m'en régalais à l'avance.
Ceux qui connaissent Clémence savent à quel point sa classe est belle, bien aménagée, avec un matériel presque entièrement fabriqué à la main et d'une grande qualité avec un soin des détails d'un grand raffinement. Bref, un régal sensoriel!



Mais finalement, ce n'était pas pour cela que j'étais venue (j'avais en plus déjà eu la chance de passer une journée dans sa classe sans les élèves et j'avais déjà pu explorer tous ses trésors...)
Non, ce que je suis venue voir, c'était le fonctionnement de la classe: la dynamique des enfants entre eux, face au travail, avec leur éducatrice et surtout le positionnement de l'adulte. Et j'ai été servie!

image tirée du site facebook de l'école

lundi 29 mai 2017

Les triangles II



En attendant l'article sur l'éducation cosmique et pour répondre à la demande d'une lectrice, voici un billet de géométrie.

Ce billet fait suite à un trèèèèès ancien billet du blog sur les triangles dans lequel les enfants ont appris à classer les triangles en fonction de la longueur de leurs côtés:
3 côtés égaux: équilatéral
2 cotés égaux: isocèle
aucun côté de même longueur: scalène
(Note: le terme "scalène" n'est malheureusement plus en usage dans nos écoles, collèges et lycée. C'est bien dommage. Comme vous pouvez le lire sur cette définition, l'actuel terme "quelconque" n'est pas superposable à "scalène" car "quelconque" suppose également que le triangle ne comporte pas d'angle droit. Or, s'il est vrai que tous les triangles quelconques sont scalènes, tous les scalènes ne sont pas quelconques puisqu'on peut être scalène et rectangle à la fois, comme nous allons le voir. On observe une fois de plus que la prétendue simplification nous a fait perdre de la précision dans la classification des triangles)

I les trois dernières caractéristiques des triangles

Une fois que les enfants maîtrisent ces 3 premiers termes, nous allons nous intéresser aux angles. Lorsque nous abordons ces noms en 3-6, ils sont donnés de manière sensorielle sans explication (voir ce billet dans le blog 3-6). En 6-12, les enfants sont dans l'esprit comprenant, ils ont besoin d'explication, d'étymologie.
Lorsqu'on aborde cette notion avec des enfants qui ne l'on pas vu, il est préférable d'avoir abordé la notion d'angle avec les notions d'angle droits, aigu et obtus auparavant. La présentation des 3 dernières caractéristiques des triangles pourra prendre la suite et constituer une bonne utilisation concrète de ces notions dès que les enfants commencent à les maîtriser un peu.

Ce sont les 3 triangles autres triangles du tiroir des triangles du cabinet de géométrie qui vont nous permettre d'aborder les différents angles.
Il nous faudra également un petit outil en carton qu'on appellera l'angle "mesurateur" en 3-6 mais que l'on peut directement appeler "angle droit" en 6-12 même si on n'a pas encore fait la leçon sur les angles. Cet outil se présente comme une petite équerre, mais l'angle n'est pas fermé par une ligne droite comme dans un triangle. L'angle étant infini sur ses côtés, on matérialise ce fait par une ligne ondulée ou courbe dans l'amplitude de l'angle. mais une image sera plus parlante:


mardi 23 mai 2017

D'un esprit à l'autre


Suite à mon précédent article, voici une petite anecdote toute récente qui illustre bien la différence entre 3-6 et 6-12.
Pauline, en ce moment, est à fond dans les cubes. Après avoir élevé une série de binômes au cube à l'aide du matériel spécifique 6-12, nous avons re-sorti le binôme du matériel sensoriel pour trouver la formule algébrique de l'élévation au cube.
Comme j'avais dû extraire le cube d'une cagette de rangement qui se trouvait en bas d'une pile, j'en ai profité pour sortir aussi le trinôme qui nous servira bientôt. Pauline l'a vu et a demandé à le reprendre.

Pendant qu'elle le fait, nous discutons et je lui rappelle que ce matériel était son grand amour quand elle avait 3ans et demi/4 ans et que, justement, en cherchant des photos pour illustrer mon dernier billet sur le blog 3-6, j'étais tombée sur une série de vidéos de cette période où elle fabriquait le trinôme en tranches verticales, hors de la boite.
Toute émoustillée, Pauline veut refaire également cet exercice.

Je la laisse faire et je la vois qui s'absorbe dans son exercice, réfléchissant où placer les cubes, calculant quel type de morceau était nécessaire...
Au bout d'un moment, elle finit par me dire: "Je devais être plus intelligente à 4 ans parce que je faisais ça très facilement et maintenant, je trouve cela plus difficile..."



Je dois préciser que Pauline n'a pas revu les vidéos, mais elle garde de cet exercice le souvenir de quelque chose de fluide. Dans sa reprise du trinôme, elle n'a pas eu de difficulté, mais elle a pris le temps de réfléchir.
Entre ses 4 ans et ses actuels 10 ans, elle a changé de plan de développement, elle ne fait plus l'exercice de la même manière. C'est d'ailleurs ce que je lui ai expliqué: "C'est vrai que tu vas un peu plus lentement, c'est un peu parce ce que tu n'as plus manipulé le matériel depuis très longtemps. Mais c'est surtout que tu le fais en réfléchissant, en calculant la place de chaque pièce. Tu comprends ce que tu fais. Quand tu avais 4 ans, tu le faisais en t'étant complètement imprégné de ce cube que tu manipulais tous les jours ou presque. Tu le faisais avec tous tes sens, naturellement, sans réfléchir,  maintenant, tu le fais avec ta tête."

A 4 ans, elle remontait ce cube avec son esprit absorbant qui était déjà en train de construire des tas de choses de géométrie et de mathématiques, mais de manière inconsciente. Maintenant, elle le fait avec son esprit comprenant, en cherchant consciemment à produire un certain résultat.
Mais ce qui est sûr, c'est que dans un cas comme dans l'autre, la joie était au rendez-vous à la fin!

dimanche 7 mai 2017

En classe avec les 6-12 ans I: les spécificités des 6-12

A 6 ans, la perte de la première dent...

Suite à plusieurs demandes d'enseignants du primaire en système classique, je voudrais commencer une nouvelle série d'articles sur l'enfant de 6-12 ans et la classe 6-12,  avant de continuer à partager sur le matériel.
En effet, avec l'engouement pour la pédagogie Montessori et la grande visibilité du travail de Céline Alvarez sur le net, beaucoup de personnes se contentent de transposer la pédagogie 3-6 ans au primaire, voire au collège et se trouvent en difficulté.
Car si la pédagogie 3-6 ans marche si bien, c'est qu'elle est parfaitement adaptée aux besoins des 3-6 ans. Mais après 6 ans, l'enfant entre dans un autre plan de développement: ses besoins changent, la pédagogie aussi.
On entend souvent des gens dire "La pédagogie Montessori, c'est très bien en maternelle, au primaire, ce n'est plus adapté."
La plupart des personnes qui s'expriment ainsi parlent sans connaître cette pédagogie et surtout guidées par cette idée que "la liberté, c'est bien, mais il va falloir qu'ils apprennent les règles et qu'ils suivent le programme!" Pourtant elles n'ont pas absolument tort: vouloir continuer en 6-12 en faisant la même chose qu'en 3-6 n'est pas adapté à l'enfant.

samedi 1 avril 2017

Des carrés et des cubes plein la tête!



Je suis bien peu présente en ce moment sur le blog. Je me disais qu'il serait temps de donner quelques nouvelles!
Je suis en train de finaliser mon statut de travailleur indépendant proposant de la formation Montessori au sein d'une coopérative d'entrepreneurs de ma région et je suis à fond dans la préparation d'une formation 6-12 ans qui commence dans 10 jours à Angers.
Si cette formation vous intéresse, vous trouverez plus de détails sur le site de la Ruche Pédagogique.



En m'installant à Lyon, j'ai retrouvé Florence Gaillard dont le blog m'avait aidé à me lancer dans la pédagogie et que j'avais rencontrée plusieurs fois en formation. Ce retour en Rhône-Alpes nous permet de concrétiser une collaboration dont nous parlions depuis longtemps. J'aurai donc le plaisir d'animer moi aussi des formations dans l'association "Aide -moi à faire seul" de Bourgouin.

En attendant, nous avons un peu levé le pied sur le rythme de l'IEF avec Pauline. Alors que nous essayions d'avoir un rythme un peu scolaire pour se préparer à l'entrée en 6ème, je la laisse plus libre et je ne peux que constater combien la liberté laissée à un enfant est féconde quand on peut la nourrir.
Pauline est pleine d'envie, de curiosité; elle se concocte des programmes de travail sur mesure et se régale d'avancer dans la découverte des maths. Pour elle, c'est du bonbon!

Je lui ai présenté l'extraction des racines carrées avec le matériel, elle s'est dépêchée de trouver un moyen de travailler plus vite qu'avec les perles en dessinant sur son cahier et en a couvert des pages...


Puis, comme je n'étais pas sûre d'avoir le temps de parcourir toutes les étapes menant à l'abstraction totale de l'extraction, je lui ai présenté l'élévation d'un binôme au cube.



Pour celles qui connaissent ce matériel, les photos vous sembleront bizarres car je n'avais pas eu le temps de terminer la peinture et certains éléments, dont les cubes, n'en sont encore qu'à la couche de gesso. Mais qu'importe! Pour Pauline, ça n'a aucune importance et en ce moment, elle se délecte d'élever au cube chaque matin un ou plusieurs binômes, se réjouissant à l'avance de pouvoir élever prochainement un trinôme au cube...
Evidemment, puisque nous sommes dans les cubes, nous avons également démarré l'étude du volume avec le matériel...


Un matin, c'est la question de savoir à quelle vitesse tourne la terre à l'équateur qui la tient en haleine et elle part à la recherche des renseignements nécessaires avant de s'attaquer aux calculs (nous venions de voir la circonférence du cercle et l'incroyable nombre pi...).
Plus tard, c'est Thomas Pesquet, les fusées, la gravité et la mise en orbite qui accaparent son temps quand elle ne dévore pas un ènième livre de mythologie...
Et quand nous avons le temps, elle me demande d'avancer sur la lecture des Misérables (la version abrégée de l'Ecole des Loisirs) mais surtout sur le magnifique "Petits et grands mystères des maths" d'Anna Cerasoli que je vous recommande à partir de 10-11 ans (voire moins si vous avons des amoureux(euses) des maths qui ont déjà compris ce que sont les nombres relatifs et qui connaissent un peu la notation binaire). Pour les enfants qui aiment les maths, c'est une gourmandise et pour ceux qui ont un peu de mal, ça peut-être un bon moyen de les faire entrer dans ce monde incroyable et passionnant.



Bref, ce moment où je dois lâcher prise sur les apprentissages pour avancer sur mes propres projets me permet encore une fois de mesurer combien l'enfant a besoin de pouvoir avancer à son rythme sans pression.
N'ayons pas peur que les enfants ne fassent rien si nous avons suffisamment préparé l'environnement. D'ailleurs, pendant que je rédigeais ce billet, un samedi après-midi, Pauline était derrière moi avec le matériel des petits cubes en train de fabriquer des volumes...

Je vous souhaite de beaux moments avec vos enfants ou ceux de votre classe et à très vite pour de nouveaux billets de matériel et de pédagogie.

jeudi 16 mars 2017

Zoologie: classement des vertébrés II



Pour toutes celles (et peut-être ceux?) qui se morfondaient en attendant la fin du classement des vertébrés, voici enfin le dernier article de la série.

Rappelez-vous, la dernière fois, nous avions classé les vertébrés, nous avions mis en évidence un groupe appelé "amniotes".
Suite à une question qui m'a été posée, je précise que l'innovation des animaux de ce groupe, c'est de ne plus être dépendant de l'eau pour la conservation de leurs oeufs puisque l'embryon est à l'abri dans une membrane (amnios) pleine d'eau. Autour de l'amnios, la coquille de l'oeuf est dure (alors que les oeufs de grenouilles ou des poissons sont mous) ou alors l'amnios est bien à l'abri dans le ventre de la femelle.
Voyons maintenant la suite:

I Mammifères et Sauropsides


A. Les mammifères 


Nous allons rappeler aux enfants que parmi les amniotes, certains protègent le petit dans l'amnios à l'intérieur d'une coquille dure ou à l'intérieur du ventre de la mère.
Les enfants se rappellent généralement que nous évoquons les mammifères dont nous avons parlé avec eux en 3-6. Nous leur demandons alors quelle autre caractéristique possèdent le corps de ces animaux. Il s'agit d'arriver à la notion de mamelles qui produisent du lait pour alimenter le petit.
Nous demandons ensuite de quoi est couvert le corps de ces animaux et ce qu'on voit sur leur tête. Nous ferons émerger le fait que ces animaux sont couverts de poils et qu'ils ont des oreilles bien visibles sur la tête: des oreilles en pavillon.
Bien sûr, pour les mammifères marins, les poils ont disparu ou sont rares car inutiles, de même pour les pavillons. Mais on rappellera que ce qui compte, c'est que les ancêtres directs de l'animal aient les caractéristiques. Or les ancêtres de dauphins, par exemple, étaient des petits mammifères ressemblant à des chiens...

Si le travail sur les histoires d'animaux a été bien fait, les enfants isoleront facilement la famille des mammifères.(de mamma: la mamelle et fero: porter )



Comme les enfants connaissent déjà ce groupe, nous mettons tout de suite l'étiquette "mammifères" avec les caractéristiques: mammelles, poils, oreilles en pavillon.

mardi 14 février 2017

Le Jeu de la banque

Sur son site "Crapouillotage", Gwen propose un très chouette fichier pour fabriquer le matériel du jeu de la banque ainsi que 2 films en anglais pour comprendre le fonctionnement de ce matériel.

Cela m'a rappelé que j'avais fait pour le blog des parents d'élèves de l'école un très long article pour leur expliquer le fonctionnement du jeu de la banque qui a passionné les enfants pendant de longues périodes chaque année.

Le temps d'aller le retrouver dans mes archives et de le retoucher à peine, je vous le livre ici, en complément de la vidéo, notamment pour celles et ceux qui ne sont pas très à l'aise avec l'anglais.

J'aime beaucoup ce matériel qui permet vraiment de travailler le calcul mental puisque les enfants doivent utiliser les résultats des tables de multiplication ainsi que la multiplication par 10, 100, 1000, de tête. C'est là qu'on voit que les enfants ont vraiment bien intégré le système décimal car ils passent d'une catégorie à l'autre facilement.

Habituellement, il faut 4 personnes pour utiliser ce matériel (un client, un banquier, un contrôleur et un secrétaire) mais un enfant peut tenir tous les rôles à la fois s'il veut travailler seul. Néanmoins, travailler au moins à 2 est recommandé car les enfants tirent un grand profit de travailler ensemble, de confronter leur souvenirs de mémorisation de multiplication, d'échanger leur stratégie...

Dans un premier temps, les enfants étalent sur un tapis toutes des cartes les symboles des unités aux millions. Ce sont les étiquettes sur fond blanc. On les présente bien avec les unités à droite.

I. Multiplication avec un multiplicateur à un seul chiffre


Les enfants choisissent une multiplication. Au départ, on commence par une « petite », c’est à dire un multiplicateur inférieur à 10. (C'est ce que vous voyez dans le 1er film proposé par Gwen)
1. Le multiplicateur est sur fond gris-bleu (ici, 3) et le multiplicande sur fond des 3 couleurs hiérarchiques. Comme vous le voyez, ce dernier peut être aisément décomposé, comme lorsque nous faisons la magie du nombre
P1220552(Note: Si vous regardez la vidéo anglaise, vous constatez que multiplicateur et multiplicande sont posés à l'inverse de nous. Cela pour tenir compte de la manière dont nous disons la multiplication dans chaque langue.
En français, nous disons "3 fois 5274", ce qui rend logique que le multiplicateur soit placé en 1er. 
En anglais, on dit "5247 taken 3 times" autrement dit "5247 pris 3 fois". C'est pourquoi le multiplicateur est placé en seconde position")

lundi 13 février 2017

Zoologie: Classement des vertébrés I

Les vertébrés


Vous l'attendez tous avec impatience, voici la suite de la classification des animaux. Nous allons maintenant nous occuper des seuls vertébrés que nous avons isolés dans une boite.

I. Les tétrapodes

Nous avons un premier jeu d'étiquettes d'une couleur assez foncée et d'une grande taille. Néanmoins, si les étiquettes ont la même hauteur elles n'ont pas la même largeur, vous allez comprendre pourquoi dans la suite.
Pour faire cette première présentation, nous n'allons pour l'instant prendre qu'une seule étiquette de nom et l'étiquette de caractéristiques qui lui correspond. Nous demandons à l'enfant: "parmi tous ces animaux, nous allons mettre de côté ceux qui ont 4 membres. Tous les animaux que nous allons mettre ensemble ont deux membres antérieurs et 2 membres postérieurs. Ces membres sont de part et d'autre de leur colonne vertébrale et ils sont reliés par un ensemble d'os qui entourent la colonne vertébrale et que l'on appelle "ceinture". 
La ceinture des membres postérieurs, vous la connaissez bien, ce sont les os que vous sentez là et qui forment votre bassin (faites-la sentir aux enfants). La ceinture des membres antérieurs, ce sont les os qui forment chez vous vos épaules: les clavicules et les omoplates (touchez-les en les nommant). Les 4 membres des vertébrés que nous cherchons sont donc reliés au corps par ces 2 ceintures. Vous allez voir que nous allons mettre dans ce groupe des animaux qui n'ont plus leurs 4 membres mais dont les ancêtres ont eu quatre membres."
Pour ceux et celles qui se demandent pourquoi une si longue introduction, vous verrez que cela va aider les enfants, lorsqu'ils verront un requin, un esturgeon ou un thon, à déterminer si les nageoires peuvent être considérées comme des membres. Si les enfants hésitent, demandez-leur s'ils ont déjà vu dans les sardines quelque chose qui ressemble un bassin. Eventuellement, prévoyez de montrer une image de squelette d'un poisson et une image du squelette d'un oiseau et d'un cheval.
Pour rappel, si les enfants ont un peu pratiqué Montessori en 3-6, ils ont vu les puzzles des animaux ainsi que la nomenclature des animaux. Les termes de "membres (ou pattes) antérieurs " et "postérieurs" sont donc connus. Choisir des squelettes de poissons, cheval et oiseau renvoie à ces puzzles dont les animaux se veulent des modèles d'une catégorie d'animaux.

L'étiquette "4 membres" étant posée, les enfants classent. Sur la photo, j'ai placé une règle pour bien délimiter les 2 groupes car nous n'avons pas d'étiquette pour l'autre groupe pour l'instant.



Pendant notre classement, nous allons tomber sur deux types de cas particuliers.
Voici le premier:


Nous, adultes, nous savons qu'il s'agit de mammifères marins. Nous allons expliquer aux enfants que les 2 nageoires de part et d'autre du corps sont bien des membres antérieurs rattachés aux vertèbres par une ceinture. Comme les enfants sont censés avoir vu le 2ème Grand récit (l'apparition de la vie), nous pouvons faire appel à leurs souvenirs:"Les ancêtres de ces animaux avaient 4 pattes. Mais quand ils sont retournés vivre dans l'eau, leur corps s'est adapté: leurs pattes antérieures sont devenues des nageoires dans lesquelles on retrouve les os des membres antérieurs, quant à leurs membres postérieurs, ils ont disparu remplacés par une queue. Mais à l'intérieur de ces animaux, on retrouve, attachés à minuscule bassin, de tout petits os qui sont la trace de leurs membres postérieurs."

trace du bassin et des pattes arrières chez la baleine
Nous pourrons donc classer ces 4 mammifères marins avec les autres puisque nous avons précisé: "ces animaux, ou leur ancêtre ont 4 membres".

Voici maintenant le 2ème groupe d'animaux problématiques:



Les 2 serpents, bien sûr! Là encore, il nous faudra expliquer que les ancêtres de ces serpents possédaient 4 pattes. Comme ces animaux se sont mis à avancer en ondulant sur le sol avec leur long corps, leurs pattes les gênaient. Alors les individus nés sans pattes ont été avantagés et ont donné naissance aux serpents actuels. Mais dans un certain nombre d'entre eux, on retrouves des os minuscules, vestiges de leurs pattes.

Nous avons maintenant classé toutes les images. Nous pouvons donner un nom au groupe que nous avons isolé: les tétrapodes. Les enfants ont déjà vu l'élément grec "pode" avec les arthropodes et les céphalopodes. Il ne reste que le grec tétra qui veut dire 4.


Et les autres alors? Nous demandons aux enfants de les regarder. Spontanément, ils vont dire que ce sont des poissons. Nous leur expliquerons alors: "Oui, autrefois, tous ces animaux formaient un seul groupe qu'on appelait, les poissons. Aujourd'hui, nous les classons différemment et je vous l'expliquerai lorsque nous verrons le grand tableau de classement des animaux. Pour l'instant, nous allons continuer à les appeler "poissons" pour simplifier." Et nous sortons notre étiquette "ancien groupe des poissons" avec l'étiquette de caractéristiques qui dit "attention, ces animaux ne forment plus un groupe."


Comme d'habitude, nous aurons préparé un système d'autocollants pour l'auto-correction.



II. Les amniotes et les lissamphibiens.


Avant de présenter ce nouvel embranchement des vertébrés, il vaut mieux attendre que les enfants aient refait le tri des tétrapodes et se soient habitué à classer sous une étiquette "4 pattes" des animaux comme la couleuvre ou le dugong!

Pour ce nouveau classement, nous repartons de ce que nous avons vu lors du 2ème Grand Récit: "Vous vous souvenez, lorsque les premiers vertébrés sont sortis de l'eau? Ils n'étaient pas équipés pour la vie dans l'air. Ils devaient rester près de l'eau car leur peau se desséchait rapidement. Quant à leurs œufs, ils devaient les pondre dans l'eau, sinon leurs petits mourraient... Vous rappelez que plus tard, d'autres animaux ont pu vivre plus loin de l'eau car leur peau était protégée du soleil par des écailles et ils n'avaient plus besoin de pondre dans l'eau. L'eau dont les petits avaient besoin pour se développer était à l'intérieur de l'œuf, bien à l'abri dans une membrane qu'on appelle l'amnios. Au début, l'amnios était protégé par une coquille, mais ensuite, certains animaux le gardent à l'intérieur de leur ventre .
Eh bien, aujourd'hui, nous allons classer les tétrapodes en 2 groupes: d'un côté, nous mettrons ceux qui ont une peu toute lisse, sans écaille, poil ni plume et qui doit être humidifiée régulièrement. Ce sont aussi les animaux qui doivent pondre leurs œufs dans l'eau. De l'autre, nous mettrons ceux dont les ancêtres s'étaient habitués à la vie dans l'air et dont les petits étaient bien à l'abri dans l'amnios plein de liquide avant leur naissance."


Une fois faite cette mise au point, le classement est assez facile pour les enfants. Les mammifères marins peuvent poser problème (peau lisse) mais en rappelant qu'ils ne pondent pas d'œuf mais qu'ils ont leur petit dans leur ventre dans un amnios plein d'eau, tout va bien.

Il ne reste plus qu'à donner les noms de ces 2 familles.
Pour les animaux à peau lisse, ce sont les lissamphibiens. Le mot contient l'adjectif lisse puis les deux éléments grecs "amphi" et "bios". Le premier veut dire "double"et le second "vie". Les enfants, qui ont étudié le cycle de la grenouille en 3-6 trouvent facilement que cela est dû à la phase totalement aquatique du petit doté de branchies alors que l'adulte respire l'air à l'aide de ses poumons.



Les autres animaux appartiennent à la familles des amniotes, dont le nom est transparent lorsqu'on a bien donné leur caractéristique.

Remarquez, sur la photo, que lorsque nous avons fait ce classement, nous avons laissé les étiquettes "vertébrés" et "tétrapodes". Il faut que l'enfant comprenne bien que nous faisons un sous-groupe dans le groupe tétrapodes, de même que nous avions fait des sous-groupes parmi les arthropodes et les mollusques.
Ainsi, nous pourrons dire que l'autruche est un vertébré, tétrapode, amniote alors que la rainette est un vertébré, tétrapode, lissamphibien. Autruche et rainette ont 2 caractéristiques sur 3 en commun.

Vous constaterez également que l'étiquette des amniotes est plus large que celle des lissamphibiens car les amniotes sont plus nombreux. A ce stade, nous ne ferons pas de sous-groupes parmi les lissamphibiens (mais nous en ferons dans le tableau) alors que nous allons continuer à classer à l'intérieur du groupe des amniotes.

Maintenant, il ne vous reste plus qu'à fabriquer vos étiquettes et à vous entraîner avant la parution du dernier article de la série!

dimanche 12 février 2017

J'ai lu "Quand les enfants commencent après 6 ans"

Lorsqu'on ouvre une école Montessori avec une classe 6-12 ans, l'une des problématique que nous avons à gérer c'est: "Comment faire avec des enfants de plus de 6 ans qui n'ont jamais vécu Montessori avant?"
En fonction des écoles, les réponses sont variables. Certaines n'acceptent pas d'enfants qui ne viennent pas d'un cursus montessorien, ou alors de manière très exceptionnelle. D'autres acceptent tous les enfants, surtout quand la classe 6-12 ouvre avant que la classe 3-6 ait pu devenir un vivier suffisant pour la classe 6-12.
C'est ce que nous avions vécu à l'école, puisque la 1ère année, sur les 11 enfants de 6-12, seule Clémence avait fait tous le cursus 3-6 ans et 4 enfants avaient participé à des ateliers Montessori de manière plus ou moins régulière, hors temps scolaire, un à deux ans avant l'ouverture de l'école. Les 6 autres découvraient totalement et une bonne partie d'entre eux arrivaient avec une histoire compliquée dans leur expérience précédente de l'école.

Comment faire alors pour arriver à créer cette communauté qu'est une classe 6-12 ans alors que toutes les formations ne traitent généralement que du cas d'enfants arrivant du 3-6 ans, donc déjà "normalisés", ayant l'habitude du travail en autonomie et ayant acquis un bon nombre de notions académiques?

C'est pourquoi, lorsque j'ai découvert que les Editions "L'Ecole vivante" sortaient un livre intitulé "Quand les enfants commencent après 6 ans", j'ai été très intéressée et je me suis empressée de l'acheter.


samedi 11 février 2017

Clémence: Bilan d'un retour en système classique



La semaine dernière, Clémence devait partir une semaine en classe de neige. Manque de chance, 3 jours avant le départ, elle est tombée dans les escaliers de son collège: bilan: 3 semaines d'attelle et pas de possibilité d'accompagner sa classe à la montagne!
Elle a donc passé la majeure partie du temps à la maison et a partagé un peu de notre vie sans école avec Pauline, rédigeant son dossier EPI sur la santé et la sécurité en montagne. Pendant un moment, nous avons retrouvé un peu de l'ambiance d'avant l'ouverture de l'école, même si les filles sont maintenant beaucoup plus grandes et que nous n'avons plus de salle Montessori dédiée.

En prenant cette photo, je me suis dit que c'était enfin l'occasion de vous parler de Clémence et de vous donner de ses nouvelles depuis son entrée en collège.

Vous vous rappelez sans doute que Clémence nous avait demandé à entrer en 6ème avant même que nous sachions que l'école allait fermer. Nous espérions fort pouvoir l'inscrire au collège Saint-Charles d'Angers qui est le collège d'application des travaux de Pascale Toscani sur l'utilisation des neurosciences en milieu scolaire. Un projet et un état d'esprit très intéressants, même si, au quotidien, tous les adultes ne sont pas toujours au diapason du projet.
Malheureusement, ce collège (qui ne fait pas de sélection et prend les inscriptions par ordre d'arrivée) devient de plus en plus demandé et notre inscription fut trop tardive. Impossible donc d'y avoir une place...
Nous avons donc choisi un collège privé proche de notre habitation de l'époque dont le projet paraissait plutôt ouvert et bienveillant. Il proposait entre autre une option sciences dont l'objectif était le seul plaisir de la découverte, sans note ni devoir supplémentaire à la maison.

Pour nous c'était un moment important, après 8 années d'enseignement Montessori avec moi, comment Clémence allait-elle s'intégrer dans le système classique, avec d'autres enseignants que moi?
Même si j'ai toujours répondu avec conviction aux personnes qui me posaient la sempiternelle question: "Et après? Que deviennent les enfants qui ont fait Montessori quand ils passent au collège?", même si j'avais l'intime conviction que Clémence était prête quant aux acquis scolaires et que je la pensais tout à fait prête à s'intégrer dans un groupe plus classique, je ne peux nier que je suis passée par des moments de stress pendant les grandes vacances.
Et si je m'étais trompée sur son niveau? (nous avions pris la décision de la faire entrer avec un an d'avance, pas question de se planter là-dessus...) Et si ça se passait mal avec les professeurs? Et si la charge de travail était trop lourde?... Bref, vous voyez le tableau du parent qui stresse!

Dernières grandes vacances avant le collège!

Heureusement, comme je l'espérais, la rentrée s'est bien passée et Clémence s'est montrée tout à fait au niveau. Quant au collège, j'ai trouvé l'équipe enseignante vraiment bienveillante et à l'écoute. Elle a eu la malchance de tomber dans une classe avec un groupe de garçons vraiment pas finauds et très chahuteurs. Quant aux filles de sa classe, elle n' a pas réussi à vraiment accrocher avec aucune d'entre elles mais elle est s'est fait d'excellents amies (et amis) dans une autre classe.
Quand vers le milieu du premier trimestre, Clémence a commencé à se sentir trop mal d'être appelée sans cesse "la petite" (eh oui, un an d'avance et une taille plutôt petite pour son âge, ça tranchait sévèrement avec les grands gaillards de sa classe... ), d'être bousculée dans les couloirs et traitée régulièrement "d'intello" en raison de ses excellents résultats scolaires par la fine équipe des garçons de sa classe, l'équipe pédagogique a vraiment très bien réagi. Nous nous sommes sentis compris et soutenus et alors qu'en novembre Clémence se réjouissait de nos projets de départ, en juin, ce fut difficile pour elle de quitter ce collège où elle s'était sentie finalement très bien et où elle a laissé de nombreuses amies.
Pour autant, durant cette année de 6ème, j'ai trouvé que l'enseignement était parfois un peu léger. Clémence s'est parfois ennuyé en cours, notamment en mathématiques où, de toute l'année, elle n'a pratiquement vu aucune notion nouvelle. La techno qui l'avait emballée en début d'année a fini par la lasser avec son côté très répétitif et finalement peu créatif. En SVT, elle rentrait régulièrement atterrée par le manque de connaissances concrètes de la nature de ses camarades. Effectivement, quand on pense à tout ce que nous abordons en Montessori en sciences et quand on voit le peu d'ambition du programme de 6ème, on a juste un sentiment de gâchis. Heureusement, le cours de français, très axé sur l'étude de la littérature l'a emballée.

Départ en voyage scolaire


Bref, pour cette première année dans le système classique, malgré le bémol de manque de consistance de certains cours, nous avons plutôt été satisfaits et on peut dire que Clémence s'est parfaitement adaptée à son nouvel environnement, nouant des relations facilement à la fois avec des élèves de son âge, des enfants plus âgées, mais aussi avec ses professeurs qui l'appréciaient beaucoup. Elle a notamment été remarquée pour sa capacité à aider d'autres enfants de sa classe en anglais en leur ré-expliquant les leçons et en fabriquant elle-même des supports de révision très appréciés. Un bilan qui est tout à fait dans la lignée de ce que constatent les études anglo-saxonnes sur le devenir des élèves montessoriens qui rejoignent le cursus classique après le primaire.



Soleil couchant sur la Croix-Rousse à Lyon en septembre dernier


Pour notre arrivée à Lyon, nous avons fait le choix d'inscrire Clémence dans un établissement qui fait partie du même réseau, espérant y trouver la même ouverture d'esprit. Mes frères avaient fréquenté cet établissement il y a 40 ans et la discipline y était sévère, mais nous avions eu des échos très positifs de l'ambiance actuelle. La directrice rencontrée lors de l'inscription avait été très aimable et semblait tenir Montessori en haute estime.
Lors de la rentrée, Clémence a été très soulagée de se trouver dans une classe très calme dans laquelle  elle s'est immédiatement fait des amis et où les enfants ont à cœur de travailler et ne traitent pas "d'intellos" les élèves qui ont de bonnes notes. Elle était également heureuse de ne plus être la première de la classe.

Malheureusement, après quelques semaines, nous avons vite vu les limites de cet établissement que nous découvrons hyper élitiste. Même s'il n'y a pas de volonté de rabaisser l'élève et que les adultes souhaitent qu'ils réussissent, contrairement à bien d'autres parents, ce n'est pas le mot "bienveillance" qui me vient à la bouche quand je tire le bilan.
Disons que les adultes souhaitent la réussite pour leurs élèves, mais c'est à eux (et à leurs parents) de faire le boulot). Donc énormément de travail à la maison, des évaluations dont les contours ne sont pas toujours bien définis (dans son précédent collège, Clémence savait toujours ce qu'on attendait d'elle pour les évaluations, là, c'est flou et même quand le contenue est donné, on constate parfois de gros écarts avec le contenu de l'évaluation) et surtout des professeurs qui pensent sans cesse en terme d'avance ou de retard sur le programme et qui parfois continuent bille en tête même quand l'ensemble de la classe à raté un devoir sur une notion...

Pour mieux connaître la vie de cette établissement, je me suis investie dans l'association de parents d'élèves et je vais parfois de surprise en surprise. Par exemple l'association départementale a organisé un très chouette colloque sur les intelligences multiples. De quoi espérer pour l'avenir!
A l'issue de celui-ci, les parents de l'association, plutôt convaincus, discutent pour savoir comment cela pourrait se traduire concrètement au sein de l'établissement. Intervention du directeur: "C'est bien beau, tout cela, mais nous avons des programmes à tenir, des diplômes ou des concours à faire préparer aux élèves et de toute façon nous avons des instructions des inspecteurs sur comment faire le programme. Si on veut du résultat, il n'y a pas de mystère..." OK. Douche froide. Les autres parents de hocher la tête en silence. Et moi de demander ce que je faisais là....

Quelques semaine plus tard, je discute avec une autre maman pour connaître son point de vue à propos de la professeure de latin qui indique aux enfants que ceux qui auront moins de 15 sur 20 à l'interrogation seront collés. Cette nouvelle m'a choquée, indignée. Pour moi, une colle est un punition très humiliante. Je peux encore supporter que ce genre de sanction soit utilisée pour un comportement inacceptable ou pour du travail non fait, non rendu en temps et en heure. Mais pour un résultat insuffisant, moyen ou même plutôt bon! (rappelons qu'avec 12 on obtient une mention assez-bien et avec 14, une mention bien... ), c'est une exigence d'excellence qui ne devrait regarder que l'enfant et sa famille. Mais la maman interrogée trouve ça "très chouette"! No comment... Encore une fois, j'ai l'impression de ne pas être au bon endroit.

Pour Clémence, cette ambiance élitiste est souvent pesante. Elle continue à bien réussir, mais nous avons besoin de la soutenir et de l'aider à garder confiance en elle. Pour l'instant, elle supporte l'épreuve avec courage et sans en être trop affectée, mais cela implique que nous soyons particulièrement vigilants et très disposés à l'écouter, à accepter et  comprendre ses ressentis. Heureusement, elle arrive de plus en plus à prendre du recul et à observer son milieu, un peu comme une anthropologue ou une entomologiste! Nous avons décidé de ne pas la changer de collège pour l'an prochain puisqu'elle tient le choc pour l'instant et que nous avons l'impression que d'être capable de réussir dans ce milieu en gardant sa liberté d'esprit lui procure une certaine fierté et conforte sa confiance en elle.

En l'observant grandir dans ce milieu, je me dis que si elle avait eu à vivre cela à 6 ans (ou à 3), cela lui aurait très préjudiciable. Mais à presque 12 ans, elle plus de force intérieure pour traverser cela.
Je pense à des discussions avec des personnes rencontrées aux diverses portes-ouvertes de l'école. Se posait régulièrement la question du "milieu protégé" que représente Montessori avec cette double conclusion selon les affinités: "pourquoi les surprotéger?" ou "Mais comment les remettre en milieu classique ensuite?"
Je répondais que les enfants sont un peu comme des plants de tomate. Si vous plantez vos jeunes plants en pleine terre alors qu'ils sont très petits, ils mourront au moindre refroidissement. Si vous attendez qu'ils soient plus vigoureux, alors ils continueront à grandir même s'il y a un coup de froid.
Nous n'aidons pas les enfants en les mettant en milieu hostile petits (ils peuvent certes se "blinder" mais au prix de quels renoncements?) mais si nous leur avons permis de se développer et de fortifier leur personnalité, ils peuvent supporter un environnement plus difficile, à condition d'être soutenus.



Nous continuons donc ainsi tout en étant vigilants. Un plant tomate, même vigoureux, ça finit quand même par geler si le coup de froid est trop important ou trop long. Nul doute qu'après le collège nous lui trouverons un lycée moins élitiste, si elle tient le coup jusqu'à la fin de la 3ème.

Quant à sa sœur, refroidie par l'expérience avec Clémence, j'avais vraiment des doutes pour l'inscrire au même endroit, même si l'année de 6ème reste plus facile que ce que vit Clémence.
Nous avons eu la grande chance (grâce à l'une des assistantes sociales venue pour le contrôle social en janvier) d'apprendre qu'il existait un collège bien plus bienveillant et pratiquant des horaires particuliers (fin des cours à 14h40 pour tous) qui permettent aux sportifs de concilier les études avec leur passion (tandis que les non-sportifs se voient proposer tout un tas d'ateliers très intéressants entre 14h40 et 16h40). Nous avons contacté une des écoles de danse qui propose des cursus sport-études avec ce collège qui a accepté Pauline dans le dispositif tandis que le collège a bien voulu prendre Pauline malgré l'absence de bulletins de notes et le cursus d'école à la maison.
L'adjointe rencontrée m'a tenu un discours très sensé sur les pédagogies alternatives et sur Montessori dont elle connaît effectivement très bien les principaux acteurs sur le secteur. Le collège propose un projet bâti autour d'une "pédagogie de la confiance", de l'autonomie, de la réalisation de soi, de la prise en compte des spécificités (ils proposent entre autres des parcours pour les dys- et le collège en 3 ans pour les précoces) et de l'entraide qui me parle énormément. Reste plus maintenant qu'à espérer que le projet affiché se traduise bien en actes!

mardi 24 janvier 2017

DIY: faire vos cartes de zoologie

Dans cet article, vous trouverez quelques trucs et astuces pour monter votre matériel si vous faites partie des 10 chanceuses qui ont gagné au concours. Pour les autres, vous trouverez des indications pour fabriquer vous-mêmes de jolies cartes et étiquettes pour la zoologie.

1. Fabriquer les images.

Le fichier de Clémence comporte 64 images qui sont le plus souvent sous forme carrée de 7cm de côté. Quelques images sont en format rectangulaire de 7 cm de base et de moins de 7cm de hauteur.
Afin d'obtenir de belles images, très solides, faciles à manipuler et toutes de la même taille, j'ai choisi de les coller sur des carrés de papier cartonné de 8 cm de côté.
Pour obtenir facilement de beaux carrés en papier cartonné, j'utilise des chemises pour dossier et un massicot à guillotine. Cela permet d'obtenir très rapidement des découpes nettes aux dimensions souhaitées et sans avoir à tracer les carrés puisque la platine du massicot est graduée.
D'une manière générale, quand on décide de se mettre à Montessori, un massicot à guillotine est un bon investissement!



Quand toutes les images et tous les fonds sont découpés, il ne reste plus qu'à coller les images sur les fonds en les centrant le mieux possible. Ecrivez le nom de chaque animal au dos.

jeudi 19 janvier 2017

Résultats du tirage au sort: Bravo aux 10 gagnantes!

Vous l'avez peut-être déjà vu si vous étiez sur Facebook peu après 21h, le tirage au sort du concours a eu lieu comme prévu.
Pour la circonstance, j'ai sollicité l'aide de Pauline pour plier tous les billets (et ils étaient nombreux!) puis pour tirer de sa main innocente 10 billets.





Voici donc la liste des 10 gagnantes:

  • Delphine
  • Oum Saad
  • spes
  • Marina Sou
  • Sandy
  • Laëtitia Plisson
  • Claire de Sousa
  • Blandine (anonyme, participation le 18/01 à 17h48)
  • Francine LB
  • Lydia Domingues


Bravo à toutes!
Je vous laisse me contacter par mail pour que je puisse vous transmettre les fichiers.
Un article tuto pour fabriquer le matériel suit bientôt.

mercredi 18 janvier 2017

Zoologie- classement II: les mollusques et les arthropodes

Le tirage au sort du concours approche, plus que quelques heures pour participer!
En attendant les résultats, voici la suite de l'activité de classement des animaux.
Je vous avais dit que le classement des animaux autres que vertébrés n'était pas terminé. En effet, nous pouvons opérer une nouvelle classification à l'intérieur de 2 familles: les mollusques et les arthropodes (nous pourrions évidemment continuer à subdiviser les autres familles, mais nous atteindrions alors un niveau beaucoup trop élevé).

Lorsque les enfants se débrouillent bien avec le premier classement nous observons avec eux la famille des mollusques et indiquons que nous pouvons faire un nouveau classement entre ces animaux.



Les enfants mettent généralement facilement ensemble l'escargot et le buccin dont la forme générale est semblable. En discutant avec eux, en s'appuyant sur leurs connaissances concrètes et théoriques, nous mettons en évidence le pied porteur et la coquille enroulée ainsi que les tentacules sur la tête (les enfants les appellent souvent "antennes" ).

lundi 9 janvier 2017

Un concours autour du matériel de zoologie, vive la nouvelle année!

Aujourd'hui, je vous propose une activité de zoologie pour travailler la classification avec un concours pour gagner de quoi fabriquer le matériel présenté dans cet article!
Les modalités de participation se trouvent à la fin de l'article avec une autre surprise!



En 2011, lors de l'ouverture de l'école, je vous avais raconté comment les enfants de ma classe 6-12 étaient entrés dans le travail de la zoologie. Au fil des ans, ce travail préparatoire a évolué pour tenir compte du fait que j'accueillais des enfants à la fois beaucoup plus jeunes mais aussi mieux préparés à la zoologie par leur passage en 3-6.

Petites précisions concernant la classification

Je vais donc vous montrer comment j'introduis le tableau de classification des animaux avec les enfants. Je précise que le tableau vers lequel nous allons aller est le tableau de la classification phylogénétique actuelle et non la classification linéenne qui m'a été enseignée en formation mais qui est dépassée depuis plusieurs dizaines d'années. Les programmes officiels demandent d'ailleurs à ce qu'on utilise cette nouvelle classification et non plus l'ancienne.

dimanche 8 janvier 2017

Bonne année 2017!

Nouvelle année vecteur designed by Creative_hat - Freepik.com 

La nouvelle année est déjà là!

Je vous souhaite à tous et toutes de faire de 2017 une belle année de votre vie. Qu'elle vous apporte des moments de douceur, de paix et d'amour. Qu'elle vous permette de réaliser les projets qui vous tiennent à cœur.
Qu'elle nous permette à nous, l'Humanité toute entière, de progresser sur un chemin d'harmonie, malgré les menaces qui guettent.

Au milieu des nouvelles sombres de la fin de l'année, nous avons eu la joie d'apprendre que la France a enfin décidé d'interdire les châtiments corporels! Nous avons 37 ans de retard sur la Suède, mais nous l'avons enfin fait, et c'est ce qui compte pour nous aujourd'hui!

J'espère que vous avez passé de beaux moments de fêtes en compagnie de vos proches, de vos enfants. Chez nous, les fêtes de Noël sont toujours l'occasion de s'éloigner d'internet de se rapprocher de nos familles, de nos amis. Des retrouvailles importantes et qui ressourcent. A ce moment-là, l'ordinateur tient vraiment le dernier plan dans nos vies...

Le mois de décembre a passé comme une flèche,  avec une seule publication, d'autant que le début du mois a été bien occupé par la préparation d'une session de formation que j'ai eu la chance de donner en milieu hospitalier pour des structures d'accueil d'enfants poly- et pluri-handicapés. L'occasion de voir que Montessori peut répondre à une forte demande aussi dans ce milieu. Et peut-être l'opportunité de retourner travailler avec ces professionnels formidables dans quelques mois...

Mais je n'oublie pas le blog! Il y a quelques temps de cela, je vous annonçais une surprise. Il m'a fallu du temps, mais tout est presque fin prêt. Rendez-vous dès demain pour découvrir le nouvel article avec sa surprise!

J'ai des tas de projets pour ce blog, notamment suite à vos demandes et des projets en attente aussi pour le blog 3-6. Des articles de fond, du vécu, des progressions, des DIY, des commentaires de mes lectures...
Bref, je vous promets une année 2017 foisonnante sur ce blog et sur le blog 3-6! Il ne reste plus qu'à remonter les manches!

Encore une fois, belle année à vous et à bientôt pour de nouvelles aventures montessoriennes.