vendredi 25 septembre 2015

Additionner des fractions

Il y a longtemps de cela, j'avais fait un long article sur la présentation de la notion de fractions. J'avais terminé en indiquant qu'après avoir vu la notion de fractions équivalentes, nous passions aux additions mais je n'ai jamais eu le temps de faire le billet.
Avec Pauline, nous avons repris les additions de fractions, il y a peu. J'en ai profité pour photographier son travail et j'ai ressorti quelques photos anciennes. Je vais donc pouvoir enfin faire ce billet!

Nous avons travaillé sur les additions de dénominateurs différents ce jour-là. Bien évidemment, ce n'est pas par là que nous commençons.
Il faut d'abord additionner des fractions de même dénominateurs.

Autant le dire, cette étape-là est simplissime. Imaginons que nous voulions additionner 1/6 et 4/6 comme l'avait fait une élève de la classe lors d'une précédente année.
Elle écrit les fractions de l'addition et sort les sections du matériel correspondantes qu'elle place au dessus des fractions écrites.

A gauche, 1/6, une étiquette + et à droite, 4/6.
Le bras de l'élève masque les fractions écrites avec les billets et les barres noires.
Ensuite, elle fait passer toutes les sections ensemble à droite du signe de l'égalité. Ce faisant, nous répétons ce qui a été dit et montré en 3-6 lors de la présentation de l'addition: additionner, c'est mettre tout ensemble.

lundi 21 septembre 2015

Apprentissage de l'anglais I: l'expérience dans la classe 6-12

Lorsque j'ai démarré la classe 6-12, en 2011, je n'avais pas eu le temps de réfléchir à l'apprentissage des langues étrangères. La première année, c'est donc une maman qui s'était chargée d'animer un petit atelier d'italien car c'était sa langue maternelle.



Jeu de loto en italien sur les animaux


Pour un enfant, l'idéal pour apprendre une langue, c'est de se trouver en contact avec une personne qui s'exprime dans sa langue maternelle et dans des situations de communication réelles. Ce point me paraît particulièrement important avec les plus petits. Et c'est pourquoi, dans les ambiances Montessori 3-6 ans, lorsque l'anglais est proposé, il y a généralement une assistante qui s'exprime dans sa langue avec les enfants tout au long de la journée.

Bien qu'il me semblât très important que les enfants puissent s'initier correctement à l'anglais, je ne me sentais pas capable, au début reprendre en charge cet enseignement. C'est donc une autre maman, d'origine anglaise, qui a débuté cet enseignement, à raison d'une séance d'une vingtaine de minutes par semaine.
Mais au fur et à mesure que nous avancions, ma réflexion progressait aussi. Puisque nous n'avions pas d'assistant de langue, il allait falloir trouver un compromis pour que les enfants puissent tout de même progresser en anglais.

Dans un premier temps j'ai commencé par proposer des leçons en 3 temps collectives pour approfondir les notions mises en place lors des séances d'anglais. Par exemple à l'occasion de l'apprentissage d'une chanson évoquant les feuilles d'automnes vertes, jaunes, oranges, brunes, j'ai découpé des feuilles colorées avec le cabinet de géométrie, puis nous avons fait des leçons en 3 temps collectives: "Show me the green leaf, show me the yellow leaf...." Puis quand cette étape était bien maîtrisée: "What's this?" et l'élève qui répondait "it's a green leaf" ou bien "What color is this leaf?"



mardi 1 septembre 2015

C'est la reprise! Réflexions pédagogiques

Et voilà, les vacances sont finies, Clémence a pris le chemin du collège, et nous, Pauline et moi, sommes restées à la maison pour l'Instruction en Famille.

En plein travail de géométrie!


Pendant ces vacances, j'ai lu les interrogations et les réflexions d'autres mamans, et notamment la réflexion très nourrie de Charlotte sur son blog.

Pour moi, le unschooling n'a jamais été quelque chose qui m'attire ou me parle. La lecture de "Libres enfants de Summerhill" ne m'a pas emballée comme modèle pédagogique même si j'adhère à bien des choses qui sont dites.
Certes, l'enfant apprend par lui-même, j'en suis intimement convaincue. Certes, l'apprentissage voulu par l'enfant est incommensurablement meilleur que l'apprentissage subi. Certes, quand un enfant a l'estime de soi et la motivation, il peut, fort heureusement, apprendre très rapidement.

Le jeune enfant apprend à parler et à marcher sans prendre de leçon, c'est vrai. Mais cela ne veut pas dire que l'enfant le fait indépendamment de toute influence extérieure.
Si nous ne parlons pas à un enfant, il ne parlera pas. Si aucun exemple et aucune occasion de se mettre en station debout n'est donnée à l'enfant, marchera-t-il un jour? Les malheureux exemples d'enfants sauvages sont assez instructifs.

Je suis très profondément convaincue de l'importance de l'ambiance autour d'un enfant.
Oui, l'enfant possède en lui-même un programme intérieur qui le pousse à s'éduquer. Mais pour que ce potentiel s'exprime, il est important que l'enfant soit dans un environnement stimulant. C'est "l'ambiance" de Maria Montessori.
Ce que j'aime dans Montessori, c'est ce très bel équilibre qui nous demande à la fois de respecter ce guide intérieur de l'enfant, de ne pas casser cet élan ou éteindre la petite flamme, mais aussi d'être un guide pour l'enfant en lui apportant suffisamment de stimulations pour que cette envie de découvrir et de travailler puisse s'épanouir et toucher à tout.

C'est à nous d'apporter à l'enfant ces graines de savoir dont il peut ensuite se saisir pour faire naître un savoir plus grand. C'est à nous de sans cesse attirer sa curiosité vers des domaines nouveaux. Et entre 6 et 12 ans, si l'enfant n'a pas été trop "dévié" par une éducation qui l'a empêché de développer son potentiel, ce n'est pas trop compliqué: il est assoiffé de connaissances!

Une éducatrice Montessori dit quelque part sur la toile que l'une des erreurs, c'est de proposer des choses trop faciles aux enfants de 6-12 ans. En effet, ils sont à la fois dans l'âge de la plus grande curiosité et du plus grand effort intellectuel (la nature est bien faite!).
C'est pourquoi Maria Montessori propose de semer des graines de savoir tout azimut à cet âge. Et elle propose de ne pas s'en tenir au programme officiel de l'école primaire! Car, ce qui est important, c'est que l'enfant puisse saisir le pourquoi des choses. Et l'enfant veut tout connaître du monde et de l'Univers. Nous avons donc besoin d'aborder avec lui des domaines ordinairement réservés aux plus grands pour répondre à ses questions: la chimie, l'évolution, des éléments poussés d'anatomie, de la physique, de la botanique...
Bien sûr, il ne s'agit pas de gaver un enfant, mais à la fois d'accompagner sa curiosité naturelle et d'allumer de nouvelles zones de curiosité en proposant nous-mêmes de nouveaux sujets d'étude.

Le plaisir de découvrir par soi-même

La difficulté, bien sûr, c'est d'arriver à piquer la curiosité, susciter l'envie, même pour des sujets d'étude a priori moins passionnants; et, ce faisant, finir par voir tous les points du fameux socle commun des compétences.
Le matériel Montessori possède en lui-même un certain attrait mais ne fait pas tout. L'adulte a la lourde tâche d'animer l'ambiance de travail pour faire en sorte que l'enfant puisse se connecter avec son envie naturelle d'apprendre et qu'il puisse se saisir des propositions de l'adulte. Poussé par son désir, il se donne des objectifs et apprend à persévérer et coopérer pour les atteindre, développant goût de l'effort et socialisation.

Ce n'est pas toujours de tout repos. Dans une classe, si les enfants n'ont pas eu la chance de passer par le 3-6 ans, il n'est pas évident de remédier aux habitudes prises et de reconnecter l'envie d'apprendre. C'est alors la force d'émulation du reste du groupe qui va jouer un grand rôle. Ce qui rend difficile la mise en classe de classe 6-12 où très peu d'enfants sont passés par le 3-6.
L'autre difficulté, qui concerne là notre expérience d'IEF, c'est qu'à partir de 6 ans, l'enfant développe son potentiel social et l'utilise pour apprendre. Il apprend en groupe et cela le porte: autant pour intégrer les notions que pour l'aider à rentrer dans le travail.
A la maison, avec un seul enfant, cet aspect manque et il faut compenser. C'est sans doute ce qui sera le plus difficile pour Pauline. Car même si nous allons garder contact avec ses amies et rencontrer d'autres enfants, cela ne représentera qu'une petite partie de son temps. A moi d'observer et de trouver comment je peux atténuer le manque de pairs.

En IEF comme à l'école, pour moi, c'est donc toujours le choix de la pédagogie Montessori qui s'impose. Un choix qui n'est pas rigide: nous empruntons des éléments intéressants d'apprentissages là où nous les trouvons et Pauline m'a demandé d'avoir quelques supports de pédagogie traditionnelle pour être "comme ses copines".


Nous utiliserons dons à la fois le matériel que j'utilisais à l'école, agrémenté de tout ce que nous trouverons lors de nos recherches ainsi que quelques manuels et cahiers d'exercices choisis par Pauline avec mes conseils.

Regarder un "C'est pas sorcier" pour répondre à une question qu'on se pose.



Elle a déjà commencé à les utiliser un peu pendant les vacances. Pour l'instant, elle les prend un peu comme un jeu. Ce qui est sûr, c'est que nous n'en serons pas prisonniers. Nous les utiliserons comme bon nous semble et toujours après que les notions aient été débroussaillées par la pédagogie Montessori.

Revoir les additions de fractions avec le matériel


Je vous en parlerai au fur et à mesure de mes billets.

Quant à l'avantage de l'IEF, c'est que Pauline pourra choisir encore plus librement qu'à l'école ses sujets d'étude personnels dans les domaines culturels. Nous partirons principalement de ses envies pour programmer les séances d'après-midi plus spécialement dédiées à la culture.

En somme, je me reconnais assez dans ce que dit Charlotte au terme de sa réflexion estivale et de son invention d'un nouveau terme: le usschooling.

A très bientôt pour des billets moins théoriques et très belle année d'IEF ou d'école à tous!