Zoologie: Du rouleau de la Vie à la Classification animale

C’est le second Grand Récit qui permet aux enfants de 6-12 ans de rentrer plus avant dans l’étude de la zoologie.

Mais les prémices de la zoologie ont été jetées dès le 3-6 ans avec ce que l’on appelle, dans notre jargon Montessorien, « les premières connaissances des animaux ». Cela comprend le soin aux animaux, l’observation des animaux de l’environnement, le vocabulaire du corps des animaux (1ère nomenclature de zoologie), les histoires d’animaux.

Ces histoires permettent ensuite à l’enfant d’effectuer des classements selon le mode de reproduction, de locomotion, d’alimentation… Ces classements ne sont pas tous pertinents pour établir une classification, mais ils donnent à l’enfant l’habitude de classer selon un critère.

Lorsque nous abordons le deuxième Grand Récit, il est bon que l’enfant ait déjà une connaissance un peu précise d’un bon nombre d’animaux. Cela va lui permettre de « faire des ponts » entre les animaux actuels et ceux de la Préhistoire.

J’ai donc prévu, avant ce Grand récit, une activité préparatoire autour de la zoologie. Nous avons utilisé les images des animaux que les enfants retrouveront dans le tableau de classification animale. Nous avons nommé ces animaux puis parlé de leur principales caractéristiques: squelette, membres, reproduction…

Des petits billets de couleurs avaient été préparés afin de fixer les informations. Les enfants étaient en petits groupes et avaient devant eux toute les étiquettes de la caractéristique dont ils s’occupaient et fournissaient l’étiquette adaptée une fois que nous avions discuté ensemble pour savoir si l’animal avait de os et des vertèbres ou un squelette externe, ou un corps mou à coquille…

Chaque image d’animal recevait donc son lot d’étiquettes à l’issue de notre discussion.

Ainsi, par exemple, la tortue avait les 4 billets suivants: « 4 membres », « squelette interne + vertèbres », « écailles » et « oeufs avec coquille ». Alors que le scolopendre a reçu: « squelette externe », « une paire de pattes par segment », « oeufs sans coquilles ».

Au bout d’une dizaine d’animaux vu ensemble, j’ai mélangé toutes les étiquettes puis donné à chaque groupe 2 ou 3 images d’animaux avec pour mission de retrouver les étiquettes manquantes.

ll faut noter que cet exercice est moins difficile qu’il n’y paraît. En effet, les enfants n’ont pas à trouver la réponse en eux-même et à faire venir du vocabulaire qu’il n’ont pas encore intégré. Ils ont juste à faire correspondre une étiquette comportant un vocabulaire qu’ils viennent d’apprendre avec un animal qu’ils connaissent assez bien. L’expérience montre que les erreurs sont très marginales et le fait de travailler à plusieurs permet de lever rapidement les zones de doute.

Ensuite, le plateau contenant toutes les images et les étiquettes est resté dans l’étagère de Culture et les enfants l’ont repris régulièrement, seuls ou à 2.

Est alors venu le moment du 2ème Grand Récit. Il a pour support un grand rouleau (une frise chronologique) qui montre l’évolution du vivant du Cambrien au Quaternaire.

Nous reprenons au moment où le 1er Grand Récit s’est arrêté (la formation de la croûte terrestre) pour enchaîner sur l’apparition des premières cyanobactéries, la modification de la composition de l’atmosphère, l’organisation des cellules en colonies puis en êtres pluricellulaires. Nous utilisons ensuite le support du rouleau pour montrer comment la vie à évolué: la sortie des eaux, les insectes, les amphibiens, l’innovation des écailles, de la protection de l’amnios autour des oeufs, les plantes, les dinosaures, les mammifères… Et nous terminons en Afrique, 7 millions d’années avant le présent, avec un singe qui se met debout et regarde le ciel. Mais ceci sera l’objet du prochain récit.

Pour faire mon récit, je me suis particulièrement inspirée de celui du site du Participassions et d'un livre magnifique, Evolution, de Douglas Palmer 

Tout au long du récit, les enfants ont reconnu les grandes catégories d’animaux que nous avions étudiés en zoologie. Et leurs connaissances soutenaient leur compréhension du récit.

Le rouleau a été étudié et un autre rouleau, plus petit, mais vide leur a été proposé. Il est accompagné d’une série de dessins d’animaux à remettre dans la bonne période. La correction est indiquée au dos de chaque image. En dessous du rouleau, un série d’images montre l’aspect des continents au fil du temps. Ce matériel a eu beaucoup de succès.

La partie centrale du rouleau une fois complété avec les images

Tandis que les enfants travaillaient le rouleau de la vie, nous avons ajouté de nouveaux animaux selon le même processus que lors de la 1ère séance. Les enfants se sont ensuite entraînés à retrouver leurs caractéristiques.

Nous avions maintenant suffisamment d’animaux pour faire une première classification. Bientôt, nous arriverons à un tableau avec des colonnes, mais, pour que les choses soient facilement compréhensibles, j’ai créé avec les enfants un diagramme de Venn. Autrement dit, un schéma avec des ensembles (les « patates » pour ceux d’entre nous qui ont vécu les maths modernes au primaire) emboîtés les uns dans les autres.

J’avais préparé une très grande feuille et des feutres. Nous avons étalé toutes les images d’animaux. Je les ai toutes enfermées dans un énorme ensemble que j’ai appelé « métazoaires »: les animaux « du dessus », autrement-dit, les animaux pluri-cellulaires. A ce moment-là, les enfants comprenaient bien de quoi je voulais parler grâce à leurs souvenirs du Grand Récit de la vie.

Puis je leur ai demandé de me trouver un animal très différent des autres et de me dire pourquoi. Au bout d’un moment, l’éponge est restée la seule candidate. J’ai donc créé 2 sous-ensembles: les spongiaires pour l’éponge, les eumétazoaires pour les autres. A chaque fois, le nom est expliqué, la caractéristique est donnée.

Nous avons ensuite fait un gros ensemble avec les vertébrés puis plusieurs autres ensembles pour les annélides (lombric), les arthropodes, les mollusques et les échidodermes. Les arthropodes et les mollusques ont été à leur tour subdivisés en sous-ensembles. Puis nous avons fait de même avec le groupe des vertébrés.

Ce qui était très intéressant, c’est qu’au fur et à mesure que nous progressions dans les sous-ensembles, nous retrouvions les grandes étapes de l’évolution. Car chaque nouvelle branche de l’arbre de la vie apporte une innovation.

A la fin de notre séance, notre grande feuille ressemblait à cela:

Depuis, la grande feuille avec les ensembles vides est disponible pour les enfants qui s’entraînent à replacer les animaux dans les bons ensembles. Un exercice pas trop difficile qui les familiarise avec les caractéristiques et les noms des groupes d’animaux, ce qui leur permettra de mieux aborder la tableau de classification complet.