En 3-6 ans, l'enfant a manipulé longuement les formes du cabinet de géométrie: il les a sorties, touchées, fait tourner dans leurs cadres, il les a associées aux cartes des formes pleines, aux contours épais et fins.
Bref, il a acquis une connaissance sensorielle intime avec chaque figure. Puis, nous lui avons apporté le vocabulaire de chaque figure en leçons en 3 temps. Vers 5 ans, les enfants ont donc les pré-requis pour aborder l'étude raisonnée de la géométrie.
Mais en 6-12 ans, certains enfants n'ont pas ces pré-requis, ce qui est le cas de la quasi totalité des enfants de ma classe qui n'ont pas fait le 3-6 ans en cursus Montessori. Dans ce cas, il faut commencer par apporter rapidement cette connaissance.
Nous allons nous servir du cabinet de géométrie et nous allons commencer par les triangles, ce qui nous permettra d'aborder de nombreux travaux avec les triangles constructeurs.
Dans un premier temps, nous allons aborder les noms des triangles par rapport à leur côté: scalène, isocèle, équilatéral. Dans le tiroir des triangles, nous ne nous occuperons donc que des 3 triangles du haut. Nous sortons chaque triangle, montrons à l'enfant les relations de longueur entre les côté et donnons les noms en apportant l'étymologie de ces noms.
Nous faisons un leçon en 3 temps traditionnelle, avec cette différence que comme l'enfant sait lire, nous sortons des billets de lecture que l'enfant place sur les figures, comme prolongation du 2ème temps.
De même, nous sortons tout de suite les cartes des figures pour travailler. En effet, l'enfant de plus de 6 ans est dans une phase où il va rapidement à l'abstraction. La phase concrète est plus rapide qu'en 3-6 ans.
Nous incitons les enfants à dessiner, colorier, voire à découper ces triangles (comme avec les formes à dessin mais en utilisant uniquement le cadre pour que la forme soit parfaitement dessinée) et à écrire leur nom au dessous.
Il n'y a pas lieu d'attendre que le 3ème temps soit acquis pour passer à la suite qui va justement aider l'enfant à fixer les notions: le travail avec les barres des géométrie.
A l'aide des barres, les enfants vont fabriquer des triangles équilatéraux, isocèles et scalènes de dimensions différentes. Cela va permettre de mieux intégrer la notion. Car sinon, l'enfant à tendance à penser que seul le triangle correspondant exactement à celui du cabinet de géométrie est isocèle ou équilatéral...
Les enfants font cela en groupe ce qui permet rapidement d'avoir un tas de triangles et de voir ensemble leur caractéristique. La couleur des barres permet de se rendre compte immédiatement si les côtés sont de même longueur ou non.
Quand les enfants ont terminé de fabriquer des triangles et les ont nommés, j'ai sorti la 1ère boite des triangles constructeurs et je leur ai demandé de dire comment était chaque triangle
Le lendemain, chaque enfant a repris les barres de géométrie pour fabriquer un triangle de chaque sorte puis j'ai présenté la pochette de la nomenclature de géométrie correspondant à cette étude: les triangles particuliers.
Comme dans toutes les autres nomenclatures, l'enfant trouve les dessins non renseignés et des billets à associer et des définitions à trou qu'il fait correspondre à l'image et à un billet.
Si l'enfant ne travaille que sur l'image, il se contrôle sur la frise. Si l'enfant travaille ensemble les images et les définitions, il se contrôle sur le livret.
Sibylle fabrique seule ses triangles pendant que Dya travaille la nomenclature |
Enfin, quand les enfants sont à l'aise avec le vocabulaire, ils réalisent eux-même leur livret de géométrie.
Dans ma classe, les enfants avait déjà tous dessiné et colorié les triangles sur des feuilles 14 X 14 cm en début de semaine. Ils n'ont eu qu'à les reprendre. Je leur ai montré comment disposer les feuilles pour écrire au verso de la bonne feuille afin d'avoir les définitions en face des triangles correspondant.
Ensuite, ils choisissent une feuille de papier colorée que nous découpons au massicot. 2 agrafes 2 tard, chaque enfant obtient un beau livret qu'il est fier de ramener chez lui le vendredi. Voici celui de Clémence: